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Au lendemain des attentats

Textes d’élèves, novembre 2015

Article du 23 novembre 2015, publié par PO (modifié le 8 janvier 2016 et consulté 624 fois). Logo : Jean Julien

Quelques textes rédigés par des élèves de Seconde et de Troisième, classes de Pascale Duault.

129

129 enveloppes vides.
129 derniers souffles exhalés en même temps.
129 mains qui se tendent vers le ciel.
129 âmes noyées dans un océan de haine.

Les balles, le sang, l’horreur... Et le cœur des Français qui saigne.
Et Marianne qui pleure des larmes bleues, blanches, rouges.

La France n’est pas à genoux.
La France lève la tête.
La France regarde dans les yeux la cruauté des assassins.

Nous nous levons, et éclairons de la flamme de l’espoir les ténèbres de la barbarie. Et dans le cœur de tous, la Marseillaise retentit comme un chœur à l’unisson.

Clara et Tangui


Toi, mon fils ou ma fille

Toi, mon fils ou ma fille,
Toi, que j’enfanterai, je l’espère, quelle vie auras-tu ?
Moi qui ai aujourd’hui la chance de vivre, je m’interroge ; le monde dans lequel je suis née n’est plus déjà le même qu’aujourd’hui. Alors toi, dans quel monde vivras tu ?
Lorsque tu liras ceci, si tu le lis un jour, quels bruits entendras-tu derrière toi ? Celui d’une hirondelle qui chante et le rire d’un enfant dans un parc ? Ou des cris, la terre qui tremble et le tonnerre des mitraillettes ?
Liras-tu cette lettre tranquillement assis dans un fauteuil un jour d’été, les larmes aux yeux comprenant ma détresse ? Ou bien la liras-tu au bruit des bombes, allongé sur un sol poussiéreux d’un grenier ou d’une cave pour te cacher d’un danger approchant ?
Quelles seront tes pensées en me lisant ? Chaque mot te sera-t’il un couteau dans le cœur ? Est-ce qu’en lisant tu auras peur ?
Mon enfant, tu n’es pas né, tu n’as pas été conçu, je ne suis même pas mariée et pourtant je m’inquiète déjà pour toi.
J’ai eu la chance de naître dans un pays libre mais qu’en sera-t-il pour toi ?
Les valeurs pour lesquelles nous nous battons aujourd’hui sont-elles celles que tu connaitras ?
Je crains pour toi, j’espère pour toi. Pour la vie que tu auras.

Johanna


La France, une patrie, une démocratie, un symbole

Pensez-vous atteindre notre pays, avec vos idéologies criminelles, faussement justifiées par la religion ?
Pensez-vous que la mort fera naître la crainte, la peur chez les Français ?
Non.
La France est le berceau de la joie de vivre, de la fête, de l’insouciance, la mère patrie de la liberté.
Vous vous cachez en espérant créer la terreur. Vous attaquez avec haine, avec rancœur un peuple qui vit pour le bonheur.
Et derrière le masque de fer, vous salissez les valeurs d’une religion que vous chérissez tant.
Votre rêve est de plonger le monde dans une peur constante, le nôtre est de prolonger notre harmonie avec le monde.
Laissez-nous vivre pour cela, vivre et désirer.
Liberté, égalité, fraternité.

Axel


Vendredi soir

Vendredi soir, un terrible voile de sang s’est répandu sur Paris.
Je ne tenterai pas de vous raisonner, vous qui avez si lâchement tiré sur des innocents.
Fidèle à la vie, aux grandes valeurs de la République et à l’amour, et comme un acte thérapeutique, je jure ne jamais m’arrêter. J’irai partout soutenir et prévenir les hommes. Je viendrai leur murmurer, leur offrir quelques étincelles de cette flamme si belle et si fragile que nous comprenons dans les mots espoir et liberté.
J’honorerai la mémoire des morts. Par leur souvenir je ne ferai pas l’apologie d’un massacre par la haine, mais celle d’une société meurtrie, d’une société assassinée qui pourtant n’oublie pas ses principes, et lutte tant bien que mal face à l’ennemi.
Indignés, les hommes détesteront votre violence, votre irrationalité et la démence de votre endoctrinement. Si nous avions pu vous voir frapper à la porte du paradis, cherchant vos 70 vierges pourtant introuvables, je n’aurais pas souri.
Je ne me vengerai pas, mais sachez que je vous hais autant que vous. Idolâtrez cette image fausse et fade d’un dieu sanguinaire.
Je vous hais car l’indifférence aux souffrances que l’on cause est la forme terrible et permanente de la cruauté.
Je ne vous plains pas en tant qu’individus, trompés par une idée extrémiste, mais je plains le genre humain, facilement influençable. Par l’endoctrinement. Il est bien tard de vous raisonner, il est bien tard de vous réveiller.
À tous ceux qui par faiblesse voudraient suivre vos idées, à tous ceux qu’une blessure boueuse recouvre les yeux, à ceux qui, à cause de l’extrémisme d’une religion, recherchent une communauté, un statut social, une raison de vivre, sachez que tirer sur un homme, ce n’est pas défendre une doctrine. C’est tuer un homme.

Jean-Gabriel


Mon ami, mon frère,

Que t’est-il arrivé ?

Hier encore nous jouions ensemble dans les rues de Paris. Je revois ta joie de vivre, j’entends encore ton rire et me souviens de nos quatre cents coups.

Qui as-tu rencontré ?

Pendant que nos chemins s’éloignaient, que j’étudiais, partageais, riais, toi qu’as-tu fait ?

Que t’a- t’on raconté ?

Quelle fausse vérité a donc pu t’amener à faire couler les larmes et le sang dans les rues mêmes où nous courions jadis, espiègles et innocents. Comme ces femmes, ces hommes, ces enfants sur lesquels tu as tiré avec sang-froid, parfois en les regardant droit dans les yeux ?

Dans ces yeux innocents et effrayés sous le poids de la terreur.

Que s’est-il passé ? Comment as-tu pu être si facilement manipulé et endoctriné par les représentants d’un faux Islam ? Endoctrinés par ces barbares qui ont si lâchement tenté d’effacer les valeurs de la France ? Comment ont-ils pu réussir à effacer la personne que tu étais ?

Comment vais-je expliquer à tes proches que celui qui partage leur sang est en fuite dans les rues de la capitale, après avoir éteint une dizaine d’âmes ?

Mon ami, mon frère, devenu aujourd’hui souvenir,

Avertis tes alliés, ceux qui possèdent, comme cet assassin que tu es devenu, une soif de terreur et d’horreur. Avertis-les que cette guerre ne fait que commencer. Comme tu peux le voir aujourd’hui, caché je ne sais lâche que tu es, rappelle-toi que les cris, les pleurs, les détonations sont et seront toujours remplacés par les rires et l’entraide, par les valeurs de Paris et de la France.

Ramzi


Pourquoi la guerre quand il y a la paix ?

Pourquoi la mort quand il y a la vie ?
Pourquoi des pleurs quand il y a des rires ?
Des questions sans réponse, des enfants en question
Des doutes et des chagrins, des mines maussades, des sorts incertains,
Un souvenir à jamais gravé
_ La France blessée guérira pour s’élever
Devant le mal
Il ne faut ni céder ni se mettre à genoux
Non il faut rester debout
Paris vit pour le bonheur, Paris rit

Axel


Vous, hommes

Vous, hommes qui venez jusque dans nos bras égorger nos fils et nos compagnes
Vous, hommes qui revendiquez un dieu que vous ne respectez pas
Vous, hommes dont la rage vous souille les yeux
Vous finirez bien par vous noyer dedans
Tous vos actes impunément commis finiront bien par être punis
Vous pensez avoir réussi mais en attaquant Paris
Vous avez commencé une révolution qui est bien jolie
Vous avez ravivé la flamme de la Liberté
Qui au vent ne s’arrêtera pas de souffler
O Paris relève-toi toi ville lumière
Ville si belle ne te laisse pas abattre
Par ces hommes vils à battre
O Paris relève toi

Théophile


Hymne à la gloire du sport spectacle

Il n’y a rien d’autre à regarder
Regarder 22 joueurs se disputer,
Un ballon rond de toute critique et
Spectateurs du monde entier
Grandeur de la Rome antique, rencontres scéniques,
arbitre qui s’applique à siffler tout ce qui se dicte
Unie par un seul sport, tout autour des gens aux abords.
Hommes, femmes, vieillards enfants réunis par le même câble
Un satellite perdu me renvoie l’image, montrant une bande de joueurs courant après le temps.
Ici s’arrête ma réflexion
Même si à la surface de mes pensées, j’exige réparation

Ugo


Toi terroriste, islamique radical

Pourquoi fais-tu honte à ta religion, en utilisant dieu comme prétexte ?
Pourquoi fais-tu couler le sang, plongeant des familles dans le désarroi et le malheur ?
Pourquoi fais-tu le mal avec sang-froid, les yeux emplis de haine ?
Tant de questions devant ce vendredi sanglant, à jamais gravé
Malgré la peur, malgré l’horreur Paris se relève et rend hommage
Libre et fière

François


Ce vendredi

Ce vendredi devait être un jour de week-end habituel, ce qui l’a différencié des autres est que tu l’as choisi pour te manifester.

En tant que pion de Daech tu as décidé de toucher à ma France. En tant qu’enfant de France, j’ai décidé de te dire ma colère. Je sais que l’âge n’est pas ce qui nous éloigne le plus, néanmoins nous avons pris des chemins très différents toi et moi.

Je ne sais pas à qui tu en veux, et je pense que cela reste très flou pour toi aussi, puisque tu te retrouves à tirer sur des innocents. Ce qui m’effraie dans ton massacre est le vide dans ton regard. Comment as-tu pu en arriver là ? Qui a pu s’emparer de ce qui faisait de toi un humain ? Te crois-tu au-delà de la mort ? Es-tu au paradis maintenant ?

Nous de notre côté, nous sommes plus forts et plus vivants que jamais. Notre solidarité grandit de jour en jour. Te rends-tu compte que chaque pays nous soutient ? N’oublie pas que si la ville lumière s’éteint, le monde entier s’éclairera pour l’illuminer.

Agathe, Louise, Céline, Adèle


Pourquoi a-t-il fallu ?

Pourquoi a-t-il fallu que la nature humaine dérive de la sorte ? Pourquoi a-t-il fallu que la barbarie arrive à nos portes, pour que l’on ouvre les yeux ? Les larmes coulent, les cœurs saignent, pourquoi faut-il arriver si loin dans les ténèbres pour se rendre compte qu’au bout du compte le problème c’est soi-même ? On a fait tant de progrès au fil des siècles, on est passé de l’état sauvage à celui de pays civilisé et pourtant, les hommes tuent toujours d’autres hommes. Pourquoi en arriver là ?

Des hommes, des femmes, des enfants qui n’avaient rien fait de mal, qui profitaient simplement de la vie sont morts. Ils s’amusaient, ils chantaient, ils dansaient. Pourquoi a-t-il fallu que la barbarie arrive pour que l’on se réveille et se rendre compte qu’il faut agir avant qu’il ne soit trop tard ?

Nous sommes tous concernés à présent.

Burton et Marc


À toi

À toi qui vas naître demain, sache que peu de temps avant ta naissance, le rouleau si vieux et taché de l’humanité a été éclaboussé par le sang de la liberté.

À toi qui vas naître demain, sache que tu dois vivre et grandir dans un monde tourmenté.

À toi qui vas naître demain, sache que j’ai quinze ans aujourd’hui. Lorsque tu auras mon âge, peut être que toi aussi tu te questionneras sur le temps et les années. Sache qu’aujourd’hui dans les cours d’école, le temps a disparu. Après la minute de silence, lorsque les élèves ce jour-là ont uni leurs souffrances et leurs voix. Lorsque ce jour-là, ils sont devenus forts en chantant la Marseillaise.

À toi qui vas naître demain : intéresse toi à tout, comprends et aime comprendre, cultive le passé, le présent et l’avenir. Fais surtout de ta vie un concert. Au nom de la liberté.

Manon


Je me souviens

C’était hier, trois jours après les attentats meurtriers qui ont eu lieu dans Paris. L’atmosphère était lourde. Le ciel gris. On n’entendait plus les oiseaux, le vent était glacial ; Paris était silencieux. La nation pleurait.

Je ne sais exprimer tout ce que j’ai ressenti alors car les émotions me submergent encore. Tous ces souvenirs m’étouffent et comme au lendemain je me sens vide.

Je me souviens de ce vendredi 13 où tout a commencé normalement. Et je me souviens de ce soir-là, de ce sentiment d’horreur, de terreur et de tristesse quand on me l’a dit.

Je me souviens avoir eu beaucoup de mal à m’endormir, avoir fermé les yeux que lorsque je ne pouvais plus les ouvrir. Alors trop fatiguée pour lutter contre le sommeil, je me suis finalement endormie.

Le lendemain, je me souviens avoir pensé que c’était un cauchemar ; je me souviens avoir pensé que cela était impossible. Des humains n’avaient pas pu commettre de tels actes.

Et puis j’ai couru à la fenêtre et j’ai observé avec attention les passants de la rue d’en face. Si rares. La rue elle aussi était déserte. Paris était silencieux.

Je me souviens être restée longtemps assise devant mon bureau, une feuille blanche sur la table, un stylo dans la main sans bouger.

Je me souviens alors avoir saisi mon crayon à papier et commencer à dessiner.

Je me souviens de toutes les feuilles que j’ai jetées parce que les dessins ne me paraissaient pas assez précis, pas assez réalistes, parce qu’ils ne traduisaient pas ce que je ressentais.

Je me souviens avoir allumé une bougie, m’être assurée que tous mes proches étaient sains et saufs.

Je me souviens aussi que mon cœur s’est gonflé de fierté et d’honneur devant toutes les images, les dessins et les messages du monde entier. Partout. Les couleurs de la France brillaient.

Je me souviens avoir senti un lien puissant indestructible, nous unir. Et chaque pays et chaque personne pour qu’ensemble nous combattions le terrorisme et que nous défendions notre liberté.

Je me souviens aussi des yeux humides et des prières murmurées pour toutes les victimes et leurs proches. Je me souviens des hommes et des femmes qui ont aidé et soutenu.

Je me souviens de tout.

Emma et Mia

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