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L’Enseignement du dessin

L’École a, dès son origine, considéré les Beaux-Arts et particulièrement le dessin...

Article du 8 septembre 2011, publié par PO (modifié le 8 septembre 2011 et consulté 738 fois).

Théodore Beck : Mes souvenirs, 1890 - 1922

L’ENSEIGNEMENT DU DESSIN

L’Ecole Alsacienne a, dès son origine, considéré les Beaux-Arts et particulièrement le dessin, qui en est la base, comme faisant partie d’une éducation bien entendue qui veut rendre la vie belle, attrayante et productive. Le Conseil d’Administration tenait à avoir des professeurs de dessin qui eussent à coeur d’initier les enfants, dès le jeune âge, aux premiers éléments de l’art, professeurs qui ne fussent ni routiniers comme autrefois, ni esclaves d’une méthode surannée, et n’oubliassent jamais que le beau est étroitement lié au vrai et au bien. Cette façon de comprendre l’art était, pensait-on, tout à fait conforme aux principes de la maison.

Les maîtres avaient donc le devoir d’exercer les yeux et la main de l’enfant, de développer son esprit d’observation, afin de lui faire distinguer les formes, les nuances, les couleurs, en tenant compte du jeu de la lumière et de l’ombre, de développer les dispositions naturelles ou acquises, de lui apprendre à faire valoir le trésor qu’il porte en son for intérieur. En 1874, deux artistes de grand renom, MM. François EHRMANN et ZUBER, chauds partisans de la nouvelle Ecole, offrirent généreusement leurs services, afin d’indiquer les modifications à introduire dans l’enseignement secondaire du dessin à vue. Les premiers professeurs, MM. BATTON (1874-1876) et M. BELLENGER (1876-1881), étaient encore imbus des vieilles méthodes. Ce dernier professait que la justesse du coup d’oeil et l’habileté de la main étaient les seules qualités à développer chez les enfants !

Son successeur fut M. JAQUESSON DE LA CHEVREUSE, qui avait une âme d’artiste. Cet élève d’Ingres était, lui aussi, partisan des anciennes méthodes, défendues avec acharnement par M. HIRSCH, inspecteur général de l’enseignement du dessin, qui témoignait à l’Ecole son estime et son inlassable dévouement. Après 24 ans de services fort appréciés de ses élèves, M. JAQUESSON DE LA CHEVREUSE dut se retirer pour des raisons de santé. Il n’avait pas encore osé ouvrir les portes de la nature, tout en permettant parfois aux grands, pour appliquer leurs connaissances en perspective, de descendre dans la cour et de reproduire sur le papier telle ou telle partie de l’immeuble.

Son successeur, M. G. QUENIOUX, entreprit courageusement et avec une énergique ténacité, une réforme complète de l’enseignement du dessin à vue. De très distingués artistes et plusieurs membres du Conseil supérieur de l’Instruction publique avaient constaté avec amertume la faiblesse des résultats obtenus dans les lycées depuis 1880. Très encouragé et fort de sa conviction, M. QUENIOUX entreprit son oeuvre réparatrice. L’Ecole Alsacienne servit donc une fois de plus de champ d’expérience. Les projets de réforme, aussitôt appliqués, valurent à son auteur de violentes attaques, mais il resta calme et maître de lui, parvint à se concilier quelques adversaires, intransigeants en apparence, et finalement gagna sa cause.

Les nouvelles méthodes consistent à remplacer, sans les abandonner, les figures géométriques, les vieux modèles de plâtre par des objets empruntés à la nature et à la vie journalière, par des fleurs, des fruits, des animaux, enfin par la figure humaine elle-même. Des exercices de composition décorative et de dessin d’imagination judicieusement gradués complétaient le nouveau programme.

L’initiative de M. QUENIOUX fut couronnée de succès, si bien que, quelque temps après, la tentative de l’Ecole Alsacienne fut consacrée par une décision ministérielle ordonnant l’application officielle des nouveaux programmes dans les établissements d’enseignement secondaire. L’auteur de la nouvelle méthode fut même nommé Inspecteur général du dessin dans les écoles primaires.

Auprès de ce maître et à sa suite, MM. Marcel RIEDER, Gustave MERCADIER et Paul RENAUDOT, professeurs très distingués, s’inspirèrent de l’ceuvre de M. QUENIOUX, dont le principal disciple fut M. Maurice TESTARD, nommé professeur de dessin à vue en 1906 et qui, aujourd’hui encore, se dépense largement.

Grâce à son amour du beau et à son activité, il obtint les meilleurs résultats, si bien qu’il donna entière satisfaction à M. DUJARDIN-BEAUMETZ, sous-secrétaire d’Etat aux Beaux-Arts, qui était venu, accompagné des principaux fonctionnaires du Ministre des Beaux-Arts, pour voir une exposition organisée par lui.

Le Ministre admira en même temps les classes joliment décorées suivant les principes de « l’Art à l’Ecole », qui veulent rendre les locaux plus gais, plus souriants, plus aimables. L’Ecole Alsacienne fut, dans l’enseignement secondaire, la première à introduire cette innovation qui mettait un peu d’idéal dans la froide réalité.

En de nombreuses occasions, nos élèves participèrent avec succès aux expositions et concours interscolaires ; ils obtinrent aussi des récompenses de la Ligue Maritime et Coloniale. Pendant la, guerre, une vente au profit d’oeuvres patriotiques (travaux décoratifs) eut l’honneur d’être inaugurée par Mme POINCARÉ et par M. VALENTINO, alors directeur des Beaux-Arts.

Le dessin graphique fut dirigé, pendant de longues années, par M. KELLER (1890-1904), professeur des plus distingués, et enfin par M. P. VALET, excellent technicien.

Aujourd’hui, cet enseignement est confié, selon le programme, aux professeurs de mathématiques.

A la fin de chaque année scolaire, une exposition de dessins permet de faire apprécier les méthodes des maîtres et les progrès des élèves, dont les dispositions artistiques se révèlent de plus en plus nettes et précises.

L’Ecole Alsacienne qui a été la première, nous le répétons, à adopter la méthode de dessin qui, aujourd’hui, est officiellement admise dans les lycées et collèges, fait une fois de plus, honneur à l’Université et à la Patrie.

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