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Le dragon du château hanté

Conte terrifiant et collectif par les classes de 11e (2007/08)

Article du 9 janvier 2009, publié par PO (modifié le 27 juin 2009 et consulté 539 fois).

Cette année les trois 11èmes se sont « lancées » dans un projet à trois classes : l’écriture d’un conte.

Après avoir travaillé sur différents types de contes, notre choix s’est porté sur La sorcière du placard aux balais (conte à fautes).

Avec les enfants, nous avons fait apparaître les principales caractéristiques du conte afin qu’ils puissent écrire le leur sur le même modèle.

Les 11 ème 3 ont inventé la première partie du conte, les 11ème 1 étaient en charge du milieu et les 11ème 2 ont imaginé la fin.

C’est ainsi que Le Dragon du château hanté a pris forme pour la plus grande joie de tous les enfants. Chaque classe a ensuite réalisé un livre illustré par les productions des enfants ( peinture, pastels, découpage, collage de matériaux…)

Le texte a ensuite été travaillé à l’oral en vue d’une représentation devant les parents qui a eu lieu en fin d’année. Les enfants ont été particulièrement motivés par ce projet de lecture et d’écriture et le succès fut au rendez -vous !

Dominique Sedlezki, Véronique Dugas, Florence Grosfilley

*************

Le Dragon du château hanté

Il était une fois deux enfants qui s’appelaient Julie et Nicolas.

Ils étaient frère et sœur.

Ils habitaient dans un village nommé Rioz, qui était situé tout près d’une forêt.

Non loin de là, se trouvait un grand château en ruines que personne ne visitait car on racontait qu’il y avait un dragon rouge et jaune très dangereux qui y vivait.

Un jour , les parents des enfants décidèrent d’aller fêter l’anniversaire de Nicolas en faisant un pique-nique au beau milieu de la forêt.

Ils emportèrent du poulet, des chips, des tomates et un gâteau d’anniversaire.

La maman de Nicolas eut alors une idée.

« Et si vous alliez chercher des fraises des bois pour que notre gâteau soit encore plus joli ! »

« Quelle bonne idée maman ! » dirent les deux enfants.

« Surtout ne vous éloignez pas, » leur dit le papa.

Julie et Nicolas partirent donc avec un petit panier en osier.

Cela faisait déjà un petit moment qu’ils marchaient lorsqu’ils rencontrèrent un bûcheron.

« Bonjour les enfants ! Que faites-vous donc ici au beau milieu des bois ? »

« Nous cherchons des fraises des bois pour décorer le gâteau de Nicolas. Il a 7 ans aujourd’hui, » dit Julie.

« Oh bon anniversaire Nicolas ! Mais n’allez pas trop loin d’ici car il y a un château caché au beau milieu de la forêt. On dit qu’il est hanté. »

« Ah bon ! Pourquoi cela ? » dit Nicolas.

« Oh, c’est une vieille histoire. On raconte qu’un dragon habite dans les murs ! Et s’il vous arrivait de vous y aventurer, il ne faut surtout pas chanter la petite chanson :

Dragon, dragon,
Tu as des cheveux longs
Et tu sens vraiment pas bon !

Le dragon apparaîtra et ce sera tant pis pour vous. »

« Mais pourquoi ? » demanda Julie.

« Et bien le dragon sera très en colère ! Il vous demandera de lui trouver trois choses impossibles à faire. Et si vous n’y arrivez pas, gare à vous !

Il pourra vous emporter dans une grotte introuvable et alors on ne sait pas ce qu’il s’y passera. »

« Espèce d’idiot ! Vous aviez bien besoin de nous chanter cela, » dirent les deux enfants.

« Mais c’était juste pour vous avertir. Ramassez vos fraises et rentrez chez vous. Un conseil, surtout n’y allez pas ! » dit le bûcheron.

Comme vous pouvez l’imaginer nos deux héros étaient très curieux. Ils oublièrent les conseils de leurs parents et décidèrent de s ‘enfoncer un peu plus dans les bois. Au bout d’un moment, ils crurent apercevoir une énorme silhouette sombre.

« Crois- tu le bûcheron ? » dit Nicolas à sa sœur.

« Pas un seul instant ! Mais pour en avoir le cœur net, il faut qu’on sache. Te souviens-tu de la chanson ? »

« Je crois que cela commençait par : Dragon, dragon, tu as les cheveux longs. Ah oui, et la suite : c ‘était tu sens vraiment pas bon. Oh que c’est drôle ! »

Tout en marchant, ils se rapprochèrent du château en chantant la chanson qu’ils connaissaient par coeur maintenant et qu ’ils se mettaient à chanter de plus en plus fort.

« Dragon, dragon
tu as les cheveux longs
et tu sens vraiment pas… »

Mais , ils s’arrêtaient toujours juste à temps car ils ne savaient pas si cette histoire était vraie et dans le doute, il valait mieux stopper avant la fin.

Alors qu’ils se rapprochaient du château, Julie et Nicolas continuaient à chanter la petite chanson pour pouvoir aussi oublier leur fatigue et pour se donner du courage :

« Dragon, dragon,
tu as les cheveux longs
et tu sens vraiment pas bon ! »

« Oh ! » dit Nicolas.

C’était trop tard !

Un dragon immense , haut comme le premier étage de la tour Eiffel apparu. Il avait 10 têtes, 2 bouches, 4 yeux sur chaque tête. Il était d’un rouge flamboyant et jaune comme le soleil, avec des écailles qui piquent ! Bref, il était terrifiant !

« Alors , les marmots, » dit-il tout en crachant du feu, vous l’avez dit en entier cette fois. Pourquoi ai-je les cheveux longs et pourquoi je ne sens vraiment pas bon ? »

« Hum... » fit Julie.

Les enfant ne savaient pas quoi répondre.

« On ne sait pas, » finirent-ils par dire timidement.

Les yeux du dragon lançaient des éclairs, ses écailles se hérissaient, quand tout à coup, il se mit à gesticuler et à hurler :

« Ah vraiment ! Je ne sens pas bon ! »

Les deux enfants morts de peur s’excusèrent d’une voix tremblante.

« Oh pardon, nous n’avons pas chanté exprès, pitié monsieur le dragon ! »

« Pas exprès ? ricana le dragon. Menteurs ! Vous serez punis et je vous enfermerai dans ma grotte pour toute votre vie.

Cependant je vous donne un chance d’échapper à votre sort : vous avez trois jours pour me demander trois choses, trois choses impossibles. Si je vous les donne, je vous emporte. Si je ne suis pas capable de donner les trois, je vous laisserai partir. Allez, je vous écoute ! »

Julie et Nicolas se regardèrent ne sachant quoi répondre. Pour gagner du temps, ils lui dirent :

« Nous ne savons pas, laissez nous la journée pour réfléchir. »

« C’est bon, dit le dragon, revenez à la tombée de la nuit et un conseil, n’essayez pas de vous enfuir, je retrouverai toujours votre trace ! »

Les enfants étaient terrifiés. Ils ne pensaient qu’à retrouver leurs parents pour se confier à eux et trouver une solution.

Mais soudain, alors qu’ils couraient en pleine forêt pour les rejoindre, un mur invisible les empêcha de passer. Ils tentèrent de trouver une sortie mais c’était impossible. Cela était certainement un tour du terrible dragon. C’est alors qu’ils se retournèrent et virent face à eux un petit lutin des bois accompagné de trois animaux : un écureuil, un lièvre et un renard.
Il était rouge comme une tomate. Il avait un drôle d’air avec ses longues oreilles pointues, son nez rose et sa barbe blanche. Ses cheveux multicolores étaient en pétard et il portait une corne sur la tête.

Habillé de bleu avec des chaussures rouges, sa silhouette était faite de piquants brillants comme des diamants. Il avait aussi une longue queue.

« Où courez-vous ainsi les petits coquins ? Vous avez l’air complètement affolé ! Le dragon a encore joué un vilain tour je vois ! »

Julie et Nicolas étaient stupéfaits :

« Comment le savez-vous ? »

« Les arbres de la forêt voient tout et me racontent tout. Je m’appelle Totoro. Je suis ici pour vous aider à trouver les trois choses impossibles à réussir pour le dragon. Mon écureuil qui connaît très bien les arbres de la forêt pourra vous aider à trouver l’épreuve impossible à réussir pour le dragon. »

« Suivez le guide, les enfants, dit l’écureuil. Je connais un arbre qui a des diamants. Demandez ça au dragon. Il ne le trouvera pas. C’est le seul arbre aux diamants dont un seul diamant nous reflète. »

Julie et Nicolas sont tout contents mais quand ils se retrouvent face au dragon terrifiant avec son air sérieux et menaçant et ses yeux rouge sang ressortant dans la nuit, ils ne sont plus sûrs de rien.

« Alors les marmots, vous avez trouvé l’épreuve ? » dit-il avec un petit rire méchant.

Julie et Nicolas annoncent l’épreuve. Le dragon réfléchit un moment et dit : « Ah, ah, je vois ! »

Les jambes des deux enfants tremblaient comme de la groseille gelée.

A cet instant, le dragon ouvrit grand sa dixième bouche et en crachant une flamme, fit apparaître l’arbre.

« Alors, les marmots, êtes-vous satisfaits ? »

« Mais nous on voudrait voir le diamant qui nous reflète, » répondirent les enfants.

Avec calme le dragon plonge sa main dans l’arbre et en sort le diamant. Les enfants voient alors le reflet de leur visage tout blanc !

Désespérés, tremblotants, ils décidèrent de retourner demander de l’aide au lutin.

« Ainsi, ça n’a pas marché, dit le lutin. Ne vous inquiétez pas, il vous reste encore deux chances et mon ami le lièvre va trouver une nouvelle épreuve. »

A grands bonds, le lièvre apparu :

« Suivez le guide, les enfants ! Je connais une cabane sur pilotis en pleine mer. C’est la cabane aux mille pensées. Demandez au dragon de la retrouver et de deviner votre pensée du moment. »

A cet instant, les enfants plein d’espoir, repartent très vite vers le dragon.

Celui-ci les attend devant le château.

« Alors les marmots, qu’avez-vous trouvé cette fois ? C’est votre avant-dernière chance d’échapper à votre mauvais sort, » fait-il en ricanant comme une sorcière.

« On voudrait voir la cabane aux mille pensées et que tu devines la pensée du moment. »

« Ah, ah je sais qu’elle se trouve en plein milieu de l’océan Atlantique. »

« Comment y aller ? interrogent les enfants. Tu ne vas jamais y arriver ! »

Le dragon ricane à nouveau et les avale d’un coup sec. Une fois à l’intérieur du dragon, les enfants tombent sur la cabane aux mille pensées au milieu de l’océan. Ils disent :

« Maintenant que tu as trouvé la cabane, devine notre pensée du moment. »

« Votre pensée du moment c’est de sortir de mon corps. » A ce moment là, le dragon se met à tousser très fort et avec sa toux, il les éjecte jusqu’au château.

Julie et Nicolas étaient blancs comme de la neige et restaient sans voix devant le dragon qui ricanait.

« Alors les marmots, j’ai encore réussi…Vous avez une dernière chose à me demander avant que je vous emporte dans ma grotte….Vous y passerez le reste de votre vie ! »

Julie et Nicolas étaient découragés. Julie se mit à pleurer. Nicolas dit alors au dragon :

« Soyez gentil monsieur le dragon car aujourd’hui, c’est mon anniversaire ! »

« Et alors ? » répondit le dragon d’un air surpris.

« Si vous nous laissez partir, je vous donnerai de mon gâteau ! » poursuivit Nicolas.

« Bah ! On ne m’a jamais fêté mon anniversaire, dit le dragon en sanglotant. Puis, se ressaisissant, il dit : Taratata, tu ne m’auras pas avec ton gâteau... Je n’oublie pas que vous n’avez plus qu’une seule chance… »

« Laisse nous réfléchir, » demanda Julie.

« D’accord, vous avez jusqu’au début de la nuit pour me demander la 3ème chose impossible ! » Sur ces paroles, le dragon disparut dans un écran de fumée.

« C’est fichu….. Il va nous emporter et nous ne reverrons plus jamais nos parents, » dit Julie en pleurant.

« Mais non, il nous reste encore une chance ! » répondit Nicolas.

« Non, non, tout est perdu, » dit Julie.

Quand soudain, les enfants entendirent de petits bruits qui venaient de la forêt. Ils s’approchèrent et se retrouvèrent nez à nez avec le lutin. Il avait tout entendu.

« Ne vous découragez pas les enfants. Il existe un moyen de gagner face au dragon : la ruse… »

A ces mots, un renard sortit de derrière un arbre une gomme dans la gueule. Julie et Nicolas retrouvèrent l’espoir et le sourire.

« Dites au dragon de trouver le mur aux mille briques. Quand ce sera fait, demandez lui de vous donner la brique du dragon. Il sera bien embarrassé car la brique du dragon, c’est lui-même ! Et la brique du dragon n’est rien d’autre que le dragon qui s’est libéré du sort que lui avait jeté un puissant sorcier. Alors de deux choses l’une : ou bien il ne peut pas vous la donner, et dans ce cas il est obligé de partir pour toujours _ ou bien il voudra vous la montrer quand même, et pour cela il sera obligé de se transformer ! Dès que le dragon aura changer d’apparence, trouvez la brique sur le mur. C’est facile, un dragon est dessiné dessus. Ensuite, utilisez la gomme pour faire disparaître le dessin sur la pierre. Après quoi, le château ne sera plus que de simples ruines, sans danger pour les promeneurs ! »

La nuit commençait à tomber. Les enfants étaient plein d’espoir. Tout à coup, un nuage de fumée se leva et le dragon apparut. Il leur dit d’un ton moqueur.

« Alors les marmots, que me demandez vous ? »

« On voudrait que tu nous trouves le mur aux mille briques et que tu nous montres la brique du dragon. »

« Ah non ! Je ne veux pas vous montrer cette pierre ! » répondit le dragon dans un cri de rage.

Vous n’avez pas le droit de me demander ça ! Demandez moi autre chose ! »

« Et pourquoi autre chose ? » répondit Julie

« Tu ne peux pas nous montrer cette pierre ? » ajouta Nicolas

« Je peux, mais c’est de la triche ! »

« Alors tu ne veux pas... » dirent les enfants

« Non, je ne veux pas ! » répondit le dragon en boudant.

« Alors, dans ce cas, tu dois partir et nous laisser retrouver nos parents ! » dirent les deux enfants en cœur.

A ce moment, le dragon se dressa et se mit à hurler en crachant des flammes.

« Ah, vous voulez voir la brique du dragon, eh bien la voici ! »

A cet instant, le dragon se ramollit, se recroquevilla. Sa tête et son corps devinrent gris et se réduisirent en poussière. Soudain, un nuage de fumée se forma. Une fois le nuage envolé, les ruines du château avaient disparu et les enfants se retrouvèrent devant un mur.

Nicolas et Julie étaient émerveillés. Ils sautaient de joie, heureux d’avoir réussi à piéger le dragon.

« Nous n’avons pas encore fini, » dit Nicolas à sa sœur.

« Tu as raison, » répondit Julie.

« Il faut trouver la brique du dragon ! »

Ils regardèrent le mur avec attention et soudain, Nicolas s’exclama :

« Julie ! Julie ! Elle est là la brique du dragon, en plein milieu du mur ! »

Julie sortit la gomme de sa poche et commença à effacer le dessin du dragon.

A peine avaient-ils fini que des voix se firent entendre au loin.

« Mais, c’est la voix de maman que j’entends, et aussi celle de papa ! » dit Nicolas.

Les parents de Nicolas et Julie arrivèrent près des enfants.

« Mais enfin, où étiez-vous parti ? Nous vous avons cherché toute la journée ! » dit papa

« Oui, nous vous avions dit de ne pas vous éloigner et de ne surtout pas aller dans les bois ! Vous auriez pu vous blesser dans ces ruines ! » reprit maman.

« Nous sommes désolés, » dit Julie.

« Mais un dragon nous a obligé à lui demander trois choses, » dit Nicolas avec enthousiasme.

« Oui, oui, et si le dragon ne pouvait pas les faire, il devait partir pour toujours du château ! » poursuivit Julie très excitée.

« Ah ! quelle imagination les enfants ! » répondirent les parents d’un air amusé.

« Allez venez ! Le gâteau nous attend…. Mais sans fraises des bois ! » dit maman en riant.

Sur le chemin du retour, Nicolas et Julie se mirent à chanter en cœur et sans crainte

« Dragon, dragon,
tu as les cheveux longs
et tu sens vraiment pas bon ! »

Voilà l’histoire du dragon du château hanté.

Maintenant, quand vous vous promènerez dans la forêt de Rioz et que vous passerez près du château en ruines, vous pourrez vous aussi chanter sans peur :

« Dragon, dragon,
tu as les cheveux longs
et tu sens vraiment pas bon ! »

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