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Rencontre au café avec Laurent Gaudé

par Julia Benarrous et Violaine Jacques

Article du 18 février 2011, publié par PO (modifié le 3 février 2011 et consulté 1853 fois).

Lors d’une « conférence de rédaction » des Cahiers de l’Ecole alsacienne, notre rédac’ chef nous proposa un sujet : « Pouvez-vous me faire un portrait de Laurent Gaudé pour une double page dans le prochain numéro ? »

Laurent Gaudé ? Le lauréat du Prix Goncourt 2004, passionné par le théâtre ? Celui qui a déjà écrit une dizaine de pièces et une demi-douzaine de romans ?

Nous échangeâmes des regards perplexes, puis répondîmes :

« Oui, oui, aucun problème ! Nous connaissons quelqu’un dans la classe de son fils, ce devrait être simple pour le contacter. »

Comme nous manions habilement l’art du coup de fil, une semaine plus tard, nous avions l’adresse e-mail de Laurent Gaudé.

Mais comment procéder ? Comment attirer son attention ? Il devait être fort occupé, accordant ses journées aux journalistes, écrivant des romans à tour de bras… Et nous, pauvres petites journalistes en devenir, qui avions la prétention de lui dérober une demi-heure ! Cela paraissait vraiment délicat.

Et pourtant... Nous lui envoyâmes un courrier clair et structuré, qui lui demandait une entrevue, enfin, si ça ne le dérangeait pas, parce qu’il devait être débordé, et qu’on ne voulait surtout pas l’importuner…

Il ne restait plus qu’à attendre. Un jour, deux jours…Et finalement, au bout d’une semaine, dans la boîte mail de Julia, un message ! Ô joie, ô espérance !

Même ses missives étaient bien rédigées ! Chaque mot était à sa place, il y avait même des rebondissements entre la troisième et la quatrième ligne !

Une correspondance s’installa ; rendez-vous fut pris dans un endroit chargé d’histoire, pour qui a fait ses études à l’École alsacienne : ce café de la rue d’Assas, où l’on voit toujours un professeur en train de prendre un verre, ou bien deux étudiants de l’université d’à-côté révisant leurs cours, ce troquet mythique ! Eh oui, nous avions rendez-vous au Chartreux !

Voilà comment un mardi après les cours, nous nous sommes retrouvées accoudées au comptoir, excitées comme des puces à l’idée de le rencontrer – moi, inquiète du moindre imprévu, et Violaine, beaucoup plus calme mais vérifiant toutes les deux minutes que le papier des questions était bien dans sa poche.

À son arrivée, nous nous sommes présentées, une fois installés il nous a offert des thés glacés. L’interview pouvait commencer.

Il nous entretint de sa scolarité à l’École alsacienne, où il était arrivé en classe de 4e ; de sa passion pour le théâtre ; de sa maison d’édition fétiche, Actes Sud, à qui il reste fidèle jusqu’à aujourd’hui, de sa méthode d’écriture – première phase, réflexion et recherche d’idées all day long, deuxième phase : rédaction intense deux heures par jour (notes manuscrites uniquement). Puis il évoqua son prochain livre, qui sortira à la fin de l’année et sur lequel il est resté très mystérieux…

Nous devisâmes également du Prix Goncourt 2004 qui lui a été attribué pour son roman Le soleil des Scorta qui lui a permis de se constituer un public étranger (il est actuellement traduit dans 34 langues) ; du concours de nouvelles de l’École alsacienne qui fêtait cette année ses treize ans et dont il a été membre du jury il y a deux ans ; des valeurs humanistes de l’École qui ont justifié l’inscription de son fils ici plutôt qu’ailleurs, et finalement de ses parents, qui ont toujours été là pour l’encourager et le soutenir dans ses choix.

On arrivait à la fin de notre entretien, il allait falloir se quitter…

Avant de le laisser partir, nous ne fûmes pas avares de prises de vue, cette rencontre nous paraissait tellement extraordinaire. Il prit son manteau d’une main, ouvrit la porte de l’autre et nous adressa un charmant « Au revoir, mesdemoiselles ! », puis sortit. Il nous laissa, ravies d’avoir eu ce moment d’échanges avec lui, et nous demandant comment en faire un « portrait » !

Par Julia Benarrous et Violaine Jacques, élèves de 4e.

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