Ça y est ! Nous y sommes : les grandes vacances sont là (enfin presque). Comme tous les ans, cette fin d’année scolaire marque pour certains de nos professeurs un départ pour de longues, longues vacances… C’est notamment le cas de Mme Paulien, professeure de technologie, qui nous quitte après quarante quatre ans de loyaux services. Professeure la plus ancienne de l’École alsacienne, Marie-Pierre Paulien est arrivée en 1979 ! Elle a accepté de nous raconter son parcours.
Article paru le 31 mai 2022 sur le site de Graffiti
Interview réalisée en septembre 2021
Graffiti : Bonjour Mme Paulien, pouvez-vous nous raconter quand et comment vous êtes arrivée à l’École alsacienne ?
M. P. : Je suis arrivée en 1979 ; j’ai donc fait ma quarante-troisième rentrée à l’École alsacienne en septembre 2021. Je ne suis pas arrivée en tant que professeure, mais en tant qu’aide de laboratoire – ce qui est aujourd’hui appelé technicien de laboratoire.
En effet, l’aide de laboratoire en poste avait quitté l’École alsacienne, et le directeur de l’époque, Georges Hacquard, qui était aussi mon beau-père, m’avait proposé de le remplacer.
Trois mois après mon arrivée, un professeur de physique chimie est décédé, et j’ai donc dû le remplacer au pied levé : j’avais alors dix-neuf ans, et j’enseignais à des classes de seconde, qui avait entre quinze et seize ans ! Ce qui est un très beau souvenir pour moi.
G. : Vous étiez donc très jeune, quelles étaient vos qualifications à l’époque ?
M. P. : J’avais mon bac et un BTS de chimie industrielle. Au fur et à mesure des années, j’ai passé les diplômes demandés par l’Éducation nationale – la chimie industrielle n’étant pas reconnue par l’Éducation nationale.
G. : Que pensez-vous de l’atmosphère générale de l’École alsacienne ? A-t-elle évolué depuis votre arrivée ?
M. P. : La question piège… Oui, bien sûr, elle a évolué, en bien et en moins bien. Tout d’abord, la société a changé, le comportement des gens a changé, et cette évolution n’est pas spécifique à l’École alsacienne.
Au niveau de l’établissement, le directeur avait beaucoup plus de pouvoir et de liberté qu’aujourd’hui, on pouvait donc faire plus de demandes de projets, d’expériences dans les cours…
On parle beaucoup de la « grande famille École alsacienne », je pense que c’est un phénomène qui a tendance à s’atténuer, notamment au niveau des équipes pédagogiques : à mon arrivée, il y avait beaucoup moins de professeurs, on se connaissait tous très bien, on était tous très liés. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus sectorisé, on est beaucoup plus nombreux, les nécessités d’embauche n’étaient pas les mêmes… Il y a un rythme et des exigences différentes.
Les voyages ont changé aussi : il y en avait beaucoup plus à l’époque. Par exemple, en troisième, il y avait un projet de classe : chacune partait dans une région de France différente. Aujourd’hui ces voyages ont été remplacés par les stages de troisième. D’un autre côté, il y a beaucoup d’échanges aujourd’hui, ce qu’il n’y avait pas à l’époque.
G. : Combien de directeurs avez-vous vu se succéder ?
M. P. : J’avoue que je n’ai jamais compté ! Il y a eu Georges Hacquard, Jean-Pierre Hammel, René Fuchs et puis Pierre de Panafieu. Ça fait donc quatre directeurs !
G. : Certains de vos anciens élèves sont-ils maintenant professeurs à l’École alsacienne ?
M. P. : Oui : il y a eu Brice Parent, aujourd’hui directeur du collège et du lycée, Thomas Portnoy, professeur de SVT et directeur adjoint du lycée, Clémence Bourdier, professeure de français, Bruno Rosenthal, professeur de musique… Tous de bons élèves !
G. : Et c’est toujours un plaisir de travailler avec eux ?
M. P. : Oui, nous avons maintenant une relation totalement différente, une relation de collègues, d’égal à égal et on oublie totalement la relation élève/professeur.
G. : Qu’est-ce qui vous plaît dans votre métier de professeur ?
M. P. : J’ai toujours souhaité travailler dans l’éducation : en 1979 j’étais déjà professeure de danse dans certains conservatoires. C’est vraiment le côté interaction / communication que j’affectionne.
G. : Votre meilleur souvenir ?
M. P. : Je n’ai pas de « meilleur souvenir », j’en ai beaucoup de bons… J’ai toujours eu une très bonne relation avec mes élèves, et avec mes collègues, dont certains sont de « vrais » amis.
G. : Et le moins bon ?
MP : Je n’en ai pas non plus ! Et c’est tant mieux !
G. : Votre matière préférée ? Physique, technologie ? Ou chimie ?
M. P. : J’ai un faible pour la physique et la chimie : ce sont mes premières amours ! Il y a différentes raisons : à l’époque, en classe de sciences physiques, on avait deux heures de manipulation par semaine, avec des demi-classes : on pouvait faire de super projets ! Aujourd’hui, en technologie par exemple, je n’ai plus qu’une heure trente de travail par semaine : je cours après le temps…
Merci beaucoup Mme Paulien, d’avoir répondu à nos questions !
Propos recueillis par Alexandre B.
Un article des Cahiers de l’École alsacienne.