Pour l’École alsacienne qui trouve son origine dans la défaite de 1870, l’armistice de 1918 et la promesse du retour de l’Alsace et de la Moselle à la patrie ont eu une importance toute particulière. En témoigne encore aujourd’hui le canon qui jouxte le Monument aux Morts ramené à l’École ce 11 novembre. Grâce aux archives Pathé que nous remercions, nous mettons en ligne le film tourné lors de l’inauguration en janvier 1924.
Théodore Beck, directeur de 1891 à 1920, nous décrit ainsi la cérémonie dans ses Souvenirs :
“Après une courte allocution de M. Jules Scheurer, M. Péquignat, directeur de l’Ecole, prononça l’éloge des professeurs et des anciens élèves morts pour la Patrie ; puis M. Léon Bérard, Ministre de l’Instruction publique, rendit hommage au patriotisme qui anime l’Ecole et à son esprit d’initiative.
Enfin, après l’appel des Morts fait par M. Jules Steeg, officier aviateur et ancien élève, M. Millerand déposa une magnifique gerbe de fleurs au pied du monument, devant lequel les élèves de l’École, au nombre de 500, défilèrent en jetant des fleurs. »
Le Grand Collège accueille des filles depuis la rentrée. Vous verrez que parmi les élèves (garçons) qui déposent des fleurs sur le Monument, on peut voir une élève fille.
Les personnalités qui participent à cet événement illustrent la place particulière que l’Ecole alsacienne au sein du système scolaire républicain. Jules Schreuer est le président du Conseil d’administration, sénateur du Haut Rhin, frère d’Auguste Scheurer-Kestner qui fut l’un des premiers défenseurs de l’innocence du capitaine Dreyfus). Quant à Millerand, le Président de la République, il est père d’un ancien élève.
On notera à l’arrière plan le bâtiment 6, inchangé alors que le Monument aux Morts a été déplacé dans le jardin de la direction lors des travaux de construction du bâtiment 1 (l’emplacement initial se trouvait dans l’accès pompier, entre l’entrée du foyer et la grille).