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Rue Caroline-et-William-Herschel
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Rue Caroline-et-William-Herschel

Des élèves se mobilisent pour donner sa juste place à une astronome oubliée

C’est grâce à Planetarium  le poème d’Adrienne Rich que les élèves de terminales du cours d’anglais de littérature anglaise de Catherine Pellerin ont découvert l’astronome germano-britannique Caroline Herschel.

Planetarium est un poème féministe en vers libres inspiré de la vie de cette personnalité scientifique. Ce poème étudie entre autre  l’expérience d’être une femme de science et les mythes sexués associés aux corps célestes.

Le poème commence par une épigraphe à Caroline Herschel. En se plongeant dans les l’étude de ce poème, les élèves ont découvert la vie de cette femme.

Née en 1750 et morte en 1848, elle est la sœur de l’astronome germano-britannique William Herschel.

Dans sa petite enfance, elle a été tour à tour atteinte de variole et du typhus. Elle en ressort marquée physiquement et sa mère envisage pour elle un rôle de domestique de la maison. Mais son père l’encourage à étudier. Il profite de la moindre absence de sa femme pour l’instruire lui-même ou la joindre aux leçons données à ses frères.

Son frère William qui s’est exilé en Angleterre l’invite à l’accompagner pour y tenir sa maison et apprendre le chant. Il fait d’elle la chanteuse vedette de ses concerts.

William se passionne d’astronomie. Il entraîne rapidement sa sœur dans cette nouvelle passion et réclame constamment son assistance. Caroline qu’il initie aux mathématiques, résout avec lui des calculs compliqués.

Grâce à son frère, elle apprend les fondements du métier et retrouve la confiance en elle-même perdue depuis la période de servitude passée auprès de sa mère.

Caroline occupe ses heures de loisir à observer elle-même le ciel au moyen d’un télescope de Newton. De nombreux corps célestes, des planètes et des comètes, lui sont attribués indépendamment de son frère William.

Mais l’effacement devant son frère restera toujours un de ses traits de caractère :

Je ne suis rien, je n’ai rien fait ; tout ce que je suis, tout ce que je sais, je le dois à mon frère. Je ne suis que l’instrument qu’il a façonné pour son usage — un petit chien bien dressé en aurait fait autant que moi.

Caroline Herschel


C’est cet effacement que les élèves de madame Pellerin ont voulu réparer. Ils se sont rendu compte qu’une rue de Paris — en raison de la proximité de l’Observatoire de Paris — portait le nom rue Herschel. Ils ont donc fait une demande officielle à la Mairie de Paris pour que cette rue soit rebaptisée ”rue Caroline-et-William-Herschel”. Leur requête a été acceptée et le 15 avril 2021, le nom rue Caroline-et-William-Herschel se substitue à rue Herschel par décision du Conseil de Paris.

Cette initiative citoyenne de la part des élèves a donc permis à la sœur et au frère d’être également reconnus.

La Mairie de Paris a offert une plaque de la rue à notre école, et le 16 septembre 2022 dans le cadre des journées européennes du patrimoine, elle a été dévoilée en présence de M. de Panafieu, de Mme Pellerin et des élèves à l’origine de cette initiative. Cela a été également l’occasion de faire une lecture chorale du poème d’Adrienne Rich: Planetarium.

Le frère et la sœur, qui ont si étroitement collaboré pendant des décennies, voient ainsi leurs travaux et leur contribution à l’astronomie justement et également reconnus.

Marc Pilven